La SF2H possède des liens privilégiés avec l’ASPEC (ASsociation pour la Prévention et l’Étude de la Contamination) leader français de la normalisation sur les technologies de salles propres, depuis de très nombreuses années. Pour rappel, l’ASPEC existe depuis 1971 et rassemble près de 900 membres d’univers et de métiers diversifiés ayant un objectif commun : la maîtrise des problèmes de contamination particulaire, biologique ou chimique.
L’actuelle crise sanitaire a rapproché une nouvelle fois nos deux entités pour essayer d’apporter des éléments de réponses aux professionnels de santé et décideurs des établissements sur l’intérêt des épurateurs d’air. Dans le contexte sanitaire actuel, les propositions d’épurateurs d’air (modèles et technologies variés) fleurissent au sein des établissements de santé, mais que savons-nous vraiment de ces dispositifs ?
Nous les connaissons depuis près de 20 ans, principalement dans les secteurs de soins où sont présents des patients immunodéprimés avec un risque infectieux aspergillaire élevé ou lors de phases de travaux dans un établissement, coexistant avec la poursuite des soins ou des activités dans des zones adjacentes mais avec la pandémie Covid-19.
Un travail collaboratif intitulé « Les épurateurs d’air : état des lieux, choix et installation » a permis de faire le point sur une vingtaine d’équipements mobiles de traitement d’air actuellement disponibles sur le marché français. Certains fabricants ou distributeurs proposent leur dispositif pour la destruction du SARS-CoV-2 dans l’air. Mais quels sont les éléments qui permettent d’évaluer un épurateur d’air ?
- Respect d’un cadre normatif: un épurateur d’air est défini par la NF EN ISO 29464 : 2019, comme étant un dispositif conçu pour éliminer les contaminants de l’air dans un système de ventilation ou dans un espace clos. D’autres textes normatifs peuvent également s’appliquer à des épurateurs spécifiques. Attention, ce cadre normatif précise les performances intrinsèques des équipements et non leurs performances en conditions d’utilisation dans un environnement.
- Domaines d’application et contaminants visés: Les épurateurs sont en très grande majorité destinés aux établissements de santé. Certains d’entre eux sont recommandés pour des zones tertiaires ou accueillant du public. La moitié des épurateurs recensés (12 sur 24) sont en mesure de traiter à la fois les contaminants particulaires, microbiologiques et chimiques.
- Principales caractéristiques techniques : forme, dimensions, mobilité (poids)
- Type de technologie utilisée: système de filtration = préfiltration et filtration terminale, à très haute efficacité, comprise entre H13 et U15, majoritairement H14 selon EN 1822-1. Il existe des exceptions à l’utilisation de la filtration. Des technologies complémentaires sont souvent associées (UV-C, photocatalyse…) mais non évaluées.
- Débits d’utilisation et niveaux sonores: Les plages de débits sont très étendues et varient de 37 à 5000 m3/h conditionnant le niveau sonore qui varient de 15 à 69 dB(A). Une étude allemande publiée en décembre 2020 recommande des épurateurs fournissant un débit d’air épuré (CADR) d’environ 1000 m3/h avec un taux de brassage visé de 5,7 Vol/h.
Si ces éléments permettent de qualifier un épurateur, il est plus difficile d’en évaluer leur efficacité. En effet, peu de fabricants ou distributeurs font référence aux textes normatifs permettant de caractériser les niveaux d’efficacité des épurateurs. Les tests effectués en conditions réelles d’utilisation ne répondent pas toujours à des protocoles suffisamment rigoureux pour qualifier l’installation équipée d’un système d’épuration.
A noter que quelques fabricants revendiquent une efficacité sur le SARS-CoV-2 mais sans rendre publique les tests utilisés. Il nous est donc difficile de nous prononcer sur une efficacité avérée et spécifique des épurateurs dans la prévention de la Covid-19.
L’article complet sur les épurateurs définit quelques conseils lors du choix et de l’utilisation d’un tel équipement :
- Le choix de l’épurateur, la technologie d’épuration et les débits doivent correspondre aux familles de contaminants à éliminer et aux niveaux d’exigences recherchés,
- Le système « local + épurateur(s) » devra être correctement qualifié avant sa mise en route, dans les conditions d’utilisation prévues,
- L’entretien et la maintenance seront programmés.
Pour en savoir plus : Les épurateurs d’air : état des lieux, choix et installation, SALLES PROPRES n°129 – cahier spécial – ASPEC & SF2H–
Dr Loïc Simon (CHU Nancy) 1 – Dr Crespin C. Adjidé (CHU Amiens) 1 – Dr Raoul Baron (CHU Brest) 1 – Dr Bruno Grandbastien (Centre Hospitalier Universitaire Vaudois) 1 – Christophe Lestrez2 – Sylvie Vandriessche2